Bambulab A1 Mini

Pour mon usage, une imprimante 3D est un outil, et plus particulièrement un outil de prototypage et de production.

Ayant eu la chance de voir apparaître cette technologie "pour le grand public" (ok, au début, c'était plus de la bidouille qu'autre chose), l'impression 3D est rapidement devenue pour moi un outil à part entière, au même titre qu'une perceuse ou une scie, dans mon arsenal de "brico-entrepreneur" (un terme imaginé par un ami, Renaud Iltis, qui me représente assez bien dans l'ensemble).

Bien entendu (et de mon point de vue), une imprimante 3D ne sert à rien si l'on ne sait pas concevoir ses pièces. Il est impératif de se former à un logiciel de "modélisation 3D" pour exploiter au maximum l'impression 3D (même remarque pour le fraisage CNC, la gravure/découpe laser, le fil chaud, etc.).

Avec quelques compétences en modélisation et une imprimante 3D, le champ des possibles est aussi vaste qu'extraordinaire.

Pourquoi la "Bambulab A1 Mini" ?

Pour produire de petites séries de pièces, je suis déjà équipé et totalement satisfait de plusieurs imprimantes Ender3 de Creality (le tout premier modèle). Je ne pourrais pas émettre la moindre critique sur ces machines vu le nombre d'heures et de kilogrammes de filament qui sont passés dans ces imprimantes, avec une fiabilité totale. La maintenance se résume au changement de quelques pièces d'usure (usure tout à fait normale), comme une buse ou des galets de guidage.

J'ai résisté aux tentations d'upgrade ou de "tuning" ; ces machines sont totalement d'origine et, encore une fois, elles font parfaitement le travail pour mes besoins.

Alors, pourquoi investir dans une autre machine, dont la surface de travail est bien plus petite que celle d'une Ender3, par exemple ?

Je souhaite augmenter ma capacité de "production" (c'est un grand mot). Parmi mes contraintes (que je m'impose), je ne laisse jamais une imprimante fonctionner sans surveillance et jamais d'impression la nuit. Plusieurs imprimantes, c'est tout de même bruyant, et "sécurité avant tout". J'organise donc mes productions en journée, suivant un planning basé sur les pièces/kits à fabriquer.

Au-delà de ces contraintes, les nuisances sonores restent importantes, surtout lorsqu'il faut travailler à côté de ces machines. Les Ender3 ne sont pas des modèles de discrétion, et avec 3 ou 4 qui tournent en même temps, le bruit devient très dérangeant. Pour rester poli : ça casse la tête.

Je pourrais bientôt déplacer cette petite ferme d'impression dans une pièce hors de mon "bureau", et j'espère ainsi réduire ma consommation de "Doliprane". ;-)

Depuis la "génération Ender3" (machine qui date un peu maintenant), quelques évolutions (on peut parler de "révolution") sont apparues à tous les niveaux dans le domaine de l'impression 3D "amateur": électronique de puissance (drivers de plus en plus silencieux), électronique de pilotage (ultimes évolutions de Marlin, Klipper, gestion des vibrations, etc.), mécanique (les rails linéaires à billes de type "Hiwin" sont devenus courants), réduction du volume sonore, etc.

Face à la toute-puissance d'un fabricant nommé "Prusa" (dont la qualité des machines et surtout de son écosystème parfaitement au point n'est plus à démontrer), une marque chinoise a fait son apparition et a rapidement "plié le game" (comme on dit) : Bambulabs. Ils ont proposés une machine compacte, bien finie, carénée, capable de gérer le multi-matière, à un prix défiant toute concurrence (même si cela reste un budget, tout est relatif). Le succès a été immédiat.

D'autres déclinaisons sont apparues, toutes avec des options initialement réservées à la version "haut de gamme" de la marque, mais de plus en plus accessibles, sans (trop) perdre en fonctionnalités. L'autre maître mot de ces machines : facilité d'utilisation. Fini les bidouilles avant d'imprimer (correctement) sa première pièce.

C'est en tout les cas la promesse de cette marque.

Quitte à ajouter une nouvelle machine dans ma "ferme d'impression", pourquoi ne pas essayer une Bambulabs ?

Choix du modèle

En toute transparence, au début, je souhaitais me faire autant plaisir qu'augmenter ma capacité d'impression. Je me suis donc dirigé vers la P1S avec le système de gestion multi-filament (AMS). C'est un budget.

Puis, après réflexion basée sur mon expérience et mes besoins, j'ai réalisé que mon besoin principal était d'augmenter ma capacité de production de pièces, qui sont dans 98% des cas en PLA et 90% du temps de couleur noire. Je n'ai pas réellement besoin de l'AMS, ni de la P1S (enceinte climatique régulée, parfaite pour... l'ABS).

Donc, une "A1", c'est parfait ?

Autre besoin identifié : lorsque je regarde mes plateaux actuels, rares sont les pièces (unitaires) qui exploitent la surface totale (généreuse) de mes Ender3, sans parler du volume d'impression qui reste "ridicule" (je n'ai pas de pièces hautes).

Je peux donc me satisfaire d'une surface moindre, sur laquelle je vais optimiser (comme je le fais déjà) le placement des pièces pour rentabiliser chaque impression.

Alors, pour le prix d'une "A1", j'ai quasi deux "A1 Mini". Mon cahier des charges est bien validé, car je multiplie instantanément ma capacité de production par 2 !

Le choix est fait, ce sera deux "A1 Mini".

Ce choix a aussi été validé par une promotion très intéressante en juin 2024, lors de l'opération "anniversaire" de Bambulabs : la A1 Mini à prix cassé, frais de port offerts, prix total sur lequel je récupère la TVA (donc 20% de moins...), et j'ai pu obtenir un code par leur "canal Telegram" où Bambulab distribue des codes promo "flash". Pour le canal Telegram, c'est une technique marketing assez étonnante, mais cela a fonctionné (pas du premier coup, les codes ne sont pas forcément valables dans tous les pays, c'est un peu la loterie et il faut y passer un peu de temps).

Il est temps de découvrir cette "A1 Mini".

Unboxing (comme on dit)

Dès l'ouverture du carton, on sent que tout est bien calé, rien ne peut bouger durant le transport, sauf si le livreur du "dernier kilomètre" s'est amusé à lancer le carton dans son camion ou à "drifter" dans les ronds-points... (À leur décharge, ce n'est pas un métier facile, loin de là, et il faut livrer à tout prix dans des conditions difficiles).

La machine est 100% montée et dégage une impression de "premium" dès qu'on la découvre. Tout est caréné, aucun fil ne dépasse : c'est l'effet "waouh".


Quelques sachets complémentaires contiennent de la visserie, des clés, des tubes de lubrifiant, et une documentation (très succincte).



Il suffit de suivre les consignes : quelques vis à enlever pour libérer les axes Z et Y, trois vis du plateau à serrer, et c'est déjà fini.



C'est très impressionnant.

Lors de l'initialisation de la machine, un ensemble de menus apparaît : choix de la langue, configuration Wi-Fi (j'ai choisi de passer cette étape pour le moment), et toute première calibration.

Ensuite, la machine propose de lancer une calibration totale (15 minutes annoncées), je valide et la laisse faire. S'ensuit une calibration pour la réduction sonore des moteurs, le nivellement du plateau, etc. La machine passe de tremblements à des déplacements d'axes ultra-rapides. Mes Ender3 ne savent pas faire tout cela ! ;-)

L'écran demande de huiler les axes et c'est terminé.

Entre le déballage, l'assemblage (le mot n'est pas vraiment adapté tellement c'est rapide) et la calibration complète, 30 minutes se seront écoulées.

C'est prêt, c'est beau, et je suis tout de même bluffé.

Première impression (dans tous les sens du terme)

Je charge un filament PLA (Nanovia Noir de chez Sylvain, Mr FilImprimante3D, mon fournisseur habituel et historique). Quelques fichiers sont présents sur la carte, dont les "fameux" Benchy. Je lance l'impression.  
Et c'est parti !

Je pense que ce fichier est conçu pour démontrer la rapidité d'impression de l'imprimante plutôt que la qualité, "ça envoie fort" !  
Le ventilateur tourne à 100%, et ça tremble dans tous les sens. Je ne m'attendais pas à ça.  
12 minutes plus tard, le Benchy est fini. C'est du rapide !

La pièce est très correcte, mais on voit bien que le fichier est orienté "vitesse" plutôt que qualité.


Cependant, si je me replace dans le contexte de l'impression 3D pour les "amateurs" il y a encore 5/6 ans, réussir à sortir ce "Benchy" avec 100% de réussite immédiatement après montage de l'imprimante, c'était globalement du "rêve".

Les choses ont changé, et c'est une bonne nouvelle pour les nouveaux venus !

Pour "nous" (les anciens...), ce qui était intéressant à l'époque, c'est que l'échec était formateur (il fallait s'accrocher !). On apprenait, par la force des choses, comment tout fonctionnait car il était quasiment obligatoire de "mettre les mains dedans" (à tous les niveaux : mécanique, électronique, firmware, slicer, etc.).

Avec ces nouvelles générations de machines, tout est "caché", mais c'est aussi "bien".

L'imprimante 3D, telle que proposée par Bambulabs, est vraiment devenue un outil aussi simple à utiliser qu'une perceuse (je n'exagère à peine).

Ma remarque initiale sur la nécessité de se former à un logiciel de modélisation 3D est primordiale : la compétence réside dans la conception de pièces, pas dans le "bidouillage" constant de l'imprimante 3D.

A suivre.